l’Initiative biodiversité

Des mesures insuffisantes compte tenu de l’ampleur de la crise

Aujourd’hui, le Conseil fédéral a présenté son contre-projet indirect à l’Initiative biodiversité. La Suisse étant l’un des pays d’Europe qui protège le moins ses ressources naturelles et ses richesses culturelles, le contre-projet n’apporte qu’une réponse insatisfaisante à la crise aigüe de la biodiversité et à la disparition de nos paysages et de notre patrimoine bâti. Les initiant-e-s attendent maintenant du Parlement qu’il améliore considérablement le contre-projet à l’Initiative biodiversité afin d’atteindre l’objectif de l’initiative : protéger notre nature, nos paysages et notre patrimoine bâti, qui sont irremplaçables et gravement menacés.

« Le Conseil fédéral reconnaît qu’il est urgent d’agir pour sauver notre patrimoine naturel et culturel, c’est un premier pas important », souligne François Turrian, de l’association de soutien. Les initiant-e-s saluent en particulier le fait que l’infrastructure écologique soit ancrée dans la loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN) et que la valeur d’un patrimoine bâti de qualité soit reconnue. Les initiant-e-s jugent aussi positif que les cantons soient mieux soutenus pour préserver la biodiversité.

Pour résoudre la crise de la biodiversité, le contre-projet est toutefois insuffisant. La Suisse a besoin de davantage de surfaces pour la biodiversité : celles-ci doivent assurer et mettre en réseau une infrastructure écologique adéquate. En outre, les zones de protection pour les poissons, prévues dans le projet mis en consultation, doivent être réintroduites. Quant aux moyens financiers, ils ne suffiront pas non plus : les 96 millions prévus par le Conseil fédéral ne permettent même pas de préserver les surfaces naturelles les plus précieuses de Suisse, qui ne représentent que 2% de la superficie totale du pays. Stefan Kunz, de l’association de soutien, complète : « L’argent de la Confédération pour la préservation de la nature et du paysage est bien investi ». En effet, il revient directement aux entreprises suisses, en particulier aux entreprises locales. Aujourd’hui, près de 40% de cet argent bénéficie aux agricultrices et agriculteurs, plus de 20% aux PME de la construction et près de 40% à des bureaux de planification ainsi qu’à des entreprises forestières et d’entretien.

« Seule une amélioration substantielle du contre-projet permettra de préserver la nature, les paysages et le patrimoine bâti qui façonnent notre identité suisse », rappelle Urs Leugger, de l’association de soutien.